Saturday, May 31, 2008

The praise of Amélie

L’éloge d’Amélie

Service Potier. Décryptage par Jérôme Potier, entraîneur national
QUOTIDIEN : samedi 31 mai 2008

Amélie Mauresmo a été battue jeudi par la qualifiée espagnole Carla Suarez Navarro (132e mondiale). En quatorze participations, la Française n’a jamais fait mieux qu’un quart de finale (deux fois, en 2003 et 2004). Le public y voit la marque d’une faiblesse. Mais Jérôme Potier décèle dans l’attitude de la Française face à ses difficultés la signature d’une championne.

Voir Mauresmo jouer à Roland-Garros, c’est quelque chose de particulier. Mauresmo, c’est le plus beau palmarès du tennis français depuis les Mousquetaires. Deux titres du Grand Chelem, un Masters, une place de numéro 1 mondiale. Et un tennis superbe. Et pourtant, ici à Roland-Garros, elle n’y arrive pas. Ce doit être terrible. Elle fait tout pour y arriver depuis des années, elle a les armes, elle sait qu’elle peut le faire, elle a le stade derrière elle. Elle se retrouve sur le central et la balle reste dans la raquette, elle fait des fautes énormes qu’une championne de son niveau ne devrait pas faire. Chaque fois, elle se prend le même mur. Ça doit être une frustration énorme.

C’est forcément psychologique, même si la terre n’est pas sa meilleure surface. La terre battue a ceci de terrible qu’elle révèle les faiblesses techniques. Sur une surface plus rapide, tu peux te servir de la vitesse de la balle adverse, tu peux compenser un défaut technique. Sur terre battue, tu ne peux pas, parce que tu dois «en mettre» dans la balle. Impossible de jouer en contre : à chaque échange, tu dois tester ta qualité de frappe.

Mauresmo a un revers superbe, elle volleye très bien, mais son coup droit est un peu bizarre. Sur terre, il ne fait pas assez mal. Si un de tes coups est moins bien, tu te fais pilonner. Et tu perds confiance. On l’a vu vendredi, elle a tiré des passing qui sont partis très loin, alors qu’elle est capable de le mettre cent fois dedans. Mais ce qui est admirable, c’est qu’elle essaie. Quand elle a perdu confiance, qu’il ne lui reste rien dans le jeu, elle essaie tout ce qu’elle peut. C’est la marque d’une grande championne. Le public ne mesure peut-être pas cela. Mais, en tant qu’entraîneur, je trouve ça époustouflant.

D’une certaine manière, les difficultés d’Amélie porte d’Auteuil, ou plutôt la ténacité dont elle fait preuve pour essayer de trouver des réponses, témoignent plus d’une force que d’une faiblesse. Cela explique aussi sa carrière. Beaucoup de joueurs iraient très haut s’ils avaient ça en eux. Mauresmo, cela fait dix ans que ça ne passe pas. Elle ne pleure jamais. Elle se bat. Dans le stade, tout le monde voit bien que ça ne va pas passer. Déjouer sur le central, pour un joueur français, ça donne envie de partir, d’aller se planquer le plus vite possible. Mais elle se bat, elle essaie. C’est assez fabuleux.
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The praise of Amélie

Amélie Mauresmo was beaten Thursday by the Spanish qualifier Carla Suarez Navarro (132nd World). In fourteen participations, the Frenchwoman has never been better than a quarter-final (twice in 2003 and 2004). The public sees the mark of weakness. But Jerome Potier detected in the attitude of the French confront its difficulties signing of a champion.

To see Mauresmo play at Roland Garros is something special. Mauresmo is the most beautiful tennis winners since the french Musketeers. Two Grand Slam titles, a Masters, a place of world number 1. And a superb tennis. And yet, here at Roland Garros, it did not happen. She must be terrible. She does everything to get there for years, she has the weapons, she knows she can do it, she has the stage behind her. It is found on the central and the ball remains in the racket, she made mistakes that a huge champion of her level should not be done. Whenever she takes the same wall. It must be a huge frustration.

This is necessarily psychological, even if the clay is not his best surface. The clay has this terrible it reveals the technical weaknesses. On a faster surface, you can use the speed of the ball of your opponent, you can compensate for a technical fault. On clay, you can not, because you have to "save" in the ball. Unable to play against at each exchange, you must test your quality strike.

Mauresmo has a superb backhand, she volleys very well, but her forehand is a little bizarre. On clay, it is not quite evil. If one of your shots is less well, you do shelling. And you lose confidence. We saw it Friday, she fired passing who have gone very far, although it is capable of putting a hundred times inside. But what is admirable is that she tries. When she lost confidence, it does nothing left in the game, she is trying everything she can. It marks a great champion. The public does not measure maybe not that. But as a coach, I find it amazing.

In some ways, the difficulties of Amélie at porte d’Auteuil, or rather the tenacity she has shown in trying to find answers, show more strength than a weakness. This also explains her career. Many players would be very high if they had it in them. Mauresmo, it is ten years since she does not pass. She does not cry. She fights. In the stadium, everyone sees that it will not happen. Eluding the central for a french player, it makes you want to leave, going to hide as soon as possible. But she fights, she tries. It's pretty fabulous.

2 comments:

Nadl said...

wow that is really a great article. very emotional. thanks :)

Spank said...

I'm really missing Amelie's and justines backhand at the french this year :( and all the other juicy, creative, exciting, intelligent shots that they played...